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Côté couture à la machine, je suis quasiment novice. Jusqu’ici j’avais cousu un protège matelas à langer, en fait un rectangle avec des nœuds aux coins, ce qui n’est pas vraiment de la couture de mon point de vue, et des trousses toutes simples.

Il y a un mois je traînais sur le web pour trouver un tuto basique pour un tote bag. De page en lien je suis arrivée sur le patron (payant) d’un top d’été à fines bretelles et joli décolleté froncé. Donc rien à voir avec un tote bag à moins de vouloir ressembler à un sac. La magie du web : tu trouves toujours le truc que tu ne cherchais pas.

Alors voilà. J’ai craqué et je me suis lancée inconsciemment dans la réalisation de mon tout premier vêtement.

Il est vrai que je deviens de plus en plus exigeante côté qualité et coupe de ce que je porte mais le budget fringues étant serré je n’achète quasiment rien hormis jeans, top basiques et chaussures. Je ne suis pas une fan du shopping,  je trouve ça pénible de se déchausser-déshabiller-essayer-rhabiller alors je ne cherche même pas la perle rare. J’ai fait quelques fripes mais non, rien d’intéressant. Finalement je réalise que j’étais mûre pour explorer la planète couture.

Le patron je l’ai trouvé ICI , sur le site Delphine et Morissette. Il y a quatre variantes possibles et c’est un modèle qui s’adapte à toutes les morphologies, mesdames : le petit top flottant qui se porte tout l’été.

J’ai BIEN SUR choisi le tissu tendance du moment : la double gaze. C’est super beau mais pas si simple parce que ça se porte un peu froissé. Alors selon que tu repasses plus ou moins ton tissu il n’a plus la même taille! C’était donc chaud de couper le tissu aux bonnes dimensions. Et comme je n’y connais rien, j’ai acheté un beau coupon réversible à pois, couleur gris bleu versus blanc, mais apparemment plus épais que celui qu’on trouve sur internet. Et ça s’est révélé très embêtant par la suite !

Alors voilà. Téléchargement et impression du fichier, donc plein de pages à découper et à assembler. Prise de mes mesures : verdict taille 40. Épinglage sur le tissu et ATTENTION au droit fil et au placement sur le tissu. Bon jusque là ça va bon train. Comme toute novice, c’est le stress total au moment de couper le tissu, concentration intense, rien oublier, tout vérifier, être certaine de ne pas faire de boulette. Grande respiration et c’est parti. Opération découpe réussie.
Et là PAF il faut du biais. Fait maison avec le tissu du modèle. Allez hop tuto comment faire un biais, mais la double gaze c’est épais, enfin la mienne est épaisse, la belle bleue grise avec ses jolis pois blancs. Conclusion : ben maintenant je sais faire un biais, et même je crois que je suis au top du biais. D’ailleurs je m’amuse maintenant à en faire plein, jusqu’au jour où j’en aurais marre de faire des biais sans projet concret.

Ensuite je commence à coudre, nickel chrome tout roule, sachant tout de même que je dois bien lire la description et suivre scrupuleusement le pas à pas mis sur le site pour les difficultés principales. Je vous passe l’ourlet sur le tissu épais, donc qui ne reste pas facilement plié au moment de le coudre et même après repassage. Mais aussi créer une coulisse pour l’élastique, coudre le biais en une fois le long de l’emmanchure et pour créer la bretelle. Ce qui signifie qu’il faut bien prendre la mesure de la longueur de bretelle souhaitée et faire moults essais en épinglant, donc en se piquant quand on enfile le vêtement. Ben oui ce n’est pas une anse de sac, il faut une grande précision, comme une vraie couturière quoi.

Alors voilà. Essayage. Verdict : trop grand. Ben oui le tissu est plus épais donc il fronce moins, donc à l’arrivée ça donne un top large de partout. Moment de déprime passager : on va dire 2 minutes maxi. Parce que là, mon super pouvoir s’active. Celui qui me pousse à ne jamais rien lâcher, à m’acharner jusqu’à ce que ça marche – parfois aussi c’est relou il faut le savoir.

Et voilà. Je démonte l’ourlet du bas et les côtés. Je découds le biais  de quelques centimètres de chaque côté sous le bras, après réflexion évidemment parce qu’au début je me disais je vais découdre tout le biais l’inconsciente.  Et là mon Dieu la galère, j’ai abondamment transpiré du cerveau pour comprendre la logique endroit-envers-plier-replier pour reposer  le biais proprement après l’avoir recoupé à la bonne longueur. Mais j’ai réussi quand même… après deux heures.

Et voilà. C’est fait. J’ai cousu mon beau top Mésange avec ma double gaze épaisse-gris-bleu-à-pois. Bon j’y ai passé 3 jours en pointillés, mais j’ai appris à couper un patron, faire un biais et le poser avec une belle finition quasi invisible, monter une coulisse et pleins de trucs techniques imprévus comme découdre et retailler le tissu par exemple Ha Ha Ha.

Me lancer de suite à fond dans ce projet un peu ambitieux pour moi a été bénéfique. En effet je voulais réussir pour ne pas gaspiller mon tissu et mon temps passé alors j’ai tout donné pour arriver à mes fins. Et je vous ai passé les petits tracas divers genre canette vide en plein milieu, l’élastique que j’échappe dans la coulisse, la couture qui ne prend pas le biais sur quelques centimètres… Que du bonheur de couturière en herbe.